Un bout de France au bord de l'ocean. Pondichery
C'est assis par terre, au bord de la route, que nous attendons le bus pour Pondichery. Comme deux pauvres heres. Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines... Moi, assise, plongee dans ma lecture et Jean -que le stress de manquer le bus maintient aux aguets- debout a scruter son arrivee. On nous avait prevenu qu'il risquait d'etre surpeuple a ce stade du trajet mais nous nous sommes dit que cela irait... jusqu'a ce qu'il faille entrer dans le bus ! Ce dernier (sans porte evidemment) demarre alors que j'ai encore un pied au sol ! Fermement agrippee, je fais quelques minutes de trajet sur la derniere marche de l'appareil. Jusqu'a ce qu'un indien sympathique se propose d'echanger de place avec moi, dieu merci. Jean coince, ne pouvait plus bouger. Commence alors un trajet folklorique durant lequel nous nous sommes tous serres comme des sardines (c'est finalement assise sur le moteur que je finirai la course!).
Nous traversons de beaux paysages et sommes temoins de scenes assez incroyables : immersions rituelles, processions, match de cricket ... autant d'instants furtifs qui nous font oublier la conduite plus que temeraire - quoi que locale - du chauffeur.
Nous arrivons a Pondichery, dans la partie "indienne" de la ville qui fourmille de monde et de vie. Tous les sens sont en eveil: les regards se font precis, a l'affut des engins a moteur qui surgissent de partout; nos narines sont agressees par des odeurs desagreables et entetantes. On ne sait ni ne comprend pas vraiment pourquoi mais on aime cette ambiance. Etrangement, on s'y sent bien.
Notre guest-house se trouve dans ce quartier. Pour mieux comprendre, la ville est separee en deux : la ville indienne d'une part et la ville blanche ou quartier francais d'autre part. La frontiere est nettement marquee par le canal qui est en fait un egout a ciel ouvert. Deux secteurs, deux ambiances. Pondi est coloree, populaire et animee a l'ouest du canal. Tandis que sur l'autre rive, sa quietude, sa torpeur et la majeste de ses batiments post-coloniaux lui conferent un charme presque indecent. C'est ce double visage qui fait la particularite de Pondi. Et son charme sans doute aussi.
Au detour des chemins, on se prend a flaner autour du lycee francais. On s'interroge, on se projette... Pourquoi pas?
Alex