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Ambola
6 août 2011

Aleppey et les backwaters

Par Alex :

 

Il a plu toute la nuit : chant des crapauds et gouttes d'eau -ou plutot trombes- nous ont berce pendant notre sommeil. Nous esperions que cela se soit calme au reveil mais ce n'est pas le cas. Alors que nous prenons le petit dejeuner dans la salle a manger de nos hotes, nous echafaudons le progamme de la journee dont on risque fort de ne pouvoir en faire qu'un quart. A peine sommes nous sortis de la maison que le soleil perce le manteau de nuages et la chaleur se fait tout de suite accablante. Munis de creme solaire et de ponchos (les deux peuvent s'averer tres utiles) nous partons a la decouverte d'Alleppey en chevauchant nos montures habituelles : deux velos pretes par la famille.

Le coeur de la ville, aussi appelee "Venise de l'Inde", est quadrille de canaux et gagnerait en charme si ces derniers etaient davantage entretenus : la plupart des cours d'eau sont recouverts de nenuphars (non fleuris malheureusement) qui peuplent si densememt la surface de l'eau que l'on croirait de longues prairies droites et rectlignes. Quel dommage !

Ce n'est pas la premiere fois que nous constatons que la prise de conscience du patrimoine architectural ou naturel indien est encore a construire, question de priorite sans doute. La cite n'a rien a envier a d'autres villes indiennes plus grandes, toute proportion gardee.

Apres une pause rafraichissante autour d'un soda citron (presse maison!) et du Times of India, nous pedalons en direction de la mer. Une plage immense de sable blanc bordee de cocotiers nous attend et nous fait de l'oeil. Pour la premiere fois nous faisons face a une mer calme. Il n'y a personne a l'eau ni autour mis a part un groupe d'adolescents qui joue au boomerang avec un freesbee. Seuls nos pieds sont receptifs a l'appel de la baignade.

Apres avois grignote chacun un "masala dosa" (sorte de crepe fourree aux legumes, epicee evidemment) nous nous hatons de regagner notre guest-house car nous avons rendez-vous a 14H pour la location d'un canoe. Nous arrivons epuises et ruisselants un quart d'heure avant: tant mieux, j'ai le temps de me rafraichir et prendre une douche rapide. Quand je sors de la salle de bain cinq minutes plus tard, il pleut des cordes sans que je n'ai rien vu venir! Nous attendons une accalmie avant de rejoindre l'embarcation. La presence d'un guide est necessaire, certainement afin de ne pas se perdre dans les meandres des backwaters. Commence alors une promenade tranquille de quatre heures. Berces par le clapotis de l'eau, nous empruntons d'etroits petits canaux, parfois plus larges, qui serpentent le long de nombreuses habitations tres sommaires voires insalubres. Si la ville ne nous a pas paru tres grande ce matin, c'est certainement que l'habitat est concentre le long de ces rivieres marecageuses. Pecheurs et cultivateurs peuplent ces humbles masures qui donnent d'une part sur l'eau et d'autre part sur d'immenses rizieres. Tout au long de notre promenade, nous sommes temoins du quotidien de ces habitants qui se lavent, font du linge, la vaisselle, pechent dans cette reserve d'eau douce: les backwaters font partie integrante de leur habitat.

Notre balade terminee, nous nous dirigeons vers le centre ville en empruntant une interminable ruelle. En chemin, une femme nous arrete et tient a nous inviter chez elle pour nous montrer sa collection de timbres et de monnaie. Nous acceptons l'invitation, surtout pour lui faire plaisir mais aussi par curiosite. Une fois installes, une gene grandissante se fait sentir. Nous commencons a douter de ses intentions quand elle delaisse sa collection -ausitot apres l'avoir sortie- pour nous inciter fortement a terminer le the "medicine" (tulsi tea) qu'elle nous a prepare... Tres confuse, elle passe du coq a l'ane et semble embrouillee dans ses pensees malgre une intelligence et une culture patente. Va-t-il nous arriver la meme chose apres avoir bu cette tasse ?? Nous ne savons que penser avant de nous dire que finalement, c'est simplement une personne seule qui a besoin de parler... Cela se confirme quand, a maintes reprises, elle nous remercie d'avoir accepte son hospitalite.

En sortant de cette propriete, Jean, certainement encore pensif, bute sur une dalle et tombe pied et main dans une de ces rigoles d'evacuation des eaux usees malsaines et malodorantes (que l'on approche toujours de loin de peur que cela nous arrive) qui bordent chaque route. Je ris allegrement alors que Jean rit jaune, comme paralyse du cote droit. Avec toutes ces peripeties, le trajet jusqu'au centre parait moins long...

Apres un repas copieux pour Jean, frugal pour moi (resultat d'un test culinaire infructueux, cela arrive) nous rentrons enfin nous reposer apres une longue journee. A notre arrivee, un bal de lucioles dansantes et etincelantes nous accueille, comme pour nous accompagner vers de doux reves.

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